samedi 18 janvier 2014

La Porte des enfers, de Laurent Gaudé



A Naples, en 1980, Matteo et son fils Filippo sont en retard pour l'école. Sur le chemin, ils sont pris dans une fusillade. Matteo est indemne, mais Pippo ne se relève pas.
En 2002, Pippo, adulte, retrouve son meurtrier et accomplit le désir de vengeance de Giuliana, sa mère, qui a un jour demandé à Matteo de lui ramener son fils ou, au moins, la tête du meurtrier.

De Laurent Gaudé, j'avais déjà lu Eldorado et Pour seul cortège. J'avais beaucoup entendu parler de La Porte des enfers mais le titre m'avait arrêtée. Après cette lecture, je reste mitigée. On n'est pas là dans la mythologie, dans l'Egypte ancienne. On est à Naples, au XXIe siècle. J'ai été quelque peu gênée, heurtée même, par le fonds du récit. Il est écrit comme une épopée, une quête, presque identitaire et qui se veut sans doute mythique. Matteo tente de venger son fils puisq'il ne peut pas le ramener à la vie. Mias il n'arrive pas non plus à tuer de sang froid. Après le départ de sa femme, il se perd dans l'errance nocturne à Naples. Il y rencontre un vieux curé, un professeur raillé de tous, un transsexuel et un patron de café. Le Professeur Povolone tient d'étranges discours sur l'Au-delà, prétendant savoir où se trouve l'une des Portes pour entrer en Enfer. Matteo décide d'aller y chercher son fils puisqu'il n'a pas pu tuer le meurtrier.

J'ai été interpellée par cette vision très glauque de la mort, qui va totalement à l'encontre de toutes mes convictions. Ici, point de salut. Les morts vont en Enfer, quels qu'aient été leurs actes de leur vivant. Ici, pas de Dieu, pas de purgatoire ou de paradis. Pas d'espérance ni d'échappatoire. La mort n'est qu'éternité de souffrances et de désespoir.
Je n'ai lu ce roman jusqu'à la fin que parce que je voulais savoir ce qui arrivait à Pippo, à Matteo et à Giuliana. Mais ce roman est noir, très noir, et ne laisse aucun espoir. La mort, la destruction, la folie... tout est désespérant. Heureusement que le récit est bien construit et que l'auteur écrit très bien. Mais ce n'est certainement pas un livre à lire quand on a le moral en berne !

Paru aux éditions Actes Sud (Babel), 2010. ISBN : 978-2-7427-9114-9.

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