mercredi 10 avril 2019

Sara Lone, tome 1 : Pinky Princess, de Erik Arnoux et David Morancho




Cela faisait un moment que j'entendais parler de cette série sur le site de Sandawe, dont j'ai déjà lu certains ouvrages. Le travail d'un éditeur, en résumé, c'est de parier sur un auteur, de passer à la fabrication du livre puis d'en assurer la promotion et les ventes (et, normalement, de rémunérer les auteurs).
Ici, l'éditeur, ce sont des personnes, des lecteurs lambda comme vous et moi qui prennent sur leurs deniers pour financer la sortie d'un album, moyennant des contreparties (BD, version papier et/ou électronique, ex-libris, affiches, édition numérotée, tirage d'art...) en fonction de la somme investie. Et ça marche. Nombre de BD sont éditées de cette manière-là, et de ce que j'en ai vu, ce procédé a l'avantage non négligeable de permettre aux lecteurs-éditeurs d'entrer en contact direct avec le(s) auteur(s) et d'être partie prenante de l'aventure de la création d'un album.

Dans le cas de cette série, les édinautes semblent ne pas s'être trompés, puisque le tome 3 (sur 4) porte un autocollant disant : « Sara Lone, « meilleure série BD » du festival « Polar » de Cognac ». Ce qui veut dire qu’il ne s’agit pas seulement de la persévérance de copains des auteurs qui auraient voulu aider un ami à sortir une BD, mais d’une véritable reconnaissance d’une série, éditée certes de manière non conventionnelle, mais qui a fini par voir ses qualités reconnues dans le monde de l’édition de la BD et qui, de fait, fait jeu égal avec les autres circuits d’édition. Un travail de qualité, donc, couronné par plusieurs prix. Et, d’après ce que j’ai lu pour l’instant, avec raison !

Je n’ai lu que le premier tome avant de rédiger cette chronique, afin de ne pas voir mon jugement perturbé par la lecture du reste de la série.

Ce premier tome est en effet très prometteur. L’histoire se passe dans l’Amérique des années 60, ce qu’on peut évaluer grâce aux magnifiques dessins de David Morancho. Dès les premières pages, nous sommes dans l’ambiance.

Une plage, de nuit. Une voiture s’arrête sur la dune, un jeune homme et une jeune femme en sortent au son de Unchained Melody. Ils s’ébattent sur la plage avant de découvrir un cadavre enterré dans le sable, cadavre dont la tête, séparée du corps, semble les observer.
Commence alors l’enquête policière, menée par l’enquêteur Curtis. Cette enquête le conduit tout d’abord à la Nouvelle Orléans, où se trouve la fille du défunt, Joy Carruthers, connue sous le nom de scène de Sara Lone.
La jeune femme se trouve alors entraînée dans une sordide histoire de meurtre, dont elle est accusée à tort.
On suit donc en parallèle l’enquête de la police et la cavale de Sara/Joy, durant laquelle elle rencontre un homme dont on ne sait rien, sinon qu’il a le bras long, qu’il travaille pour le gouvernement, qu’il devient son « agent traitant » et qu’il se nomme lui-même « Janus ».

À ce stade de l’histoire, on peut penser à un programme de protection de témoin, moyennant une contrepartie dont Joy/Sara n’a pas connaissance pour le moment. Ce qui est certain, c’est que son père n’est pas, et de loin, le seul mort dans cette histoire… Nous voilà donc embarqués dans un polar à l’américaine bien ficelé, avec tout ce qu’il faut de charme, d’aventure, d’action et de mystère pour tenir en haleine le lecteur.

Édité sur le site Sandawe.com, après avoir été financé par des lecteurs, 2013. ISBN : 978-2-930623-19-1.


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