Gonzo Lubitsch est un roman assez inclassable, comme promis à la lecture de la 4e de couverture. Inclassable, car il touche au roman d’aventures, aux arts martiaux, avec une bonne dose d’humour sans pour autant être une parodie, c’est aussi un roman d’anticipation sans appartenir réellement au genre dit "fantastique"… Inclassable, donc, mais surtout passionnant. L’auteur, d’ailleurs, n’en fait pas mystère, puisqu’il a "voulu, avec ce livre, [nous] dérober une journée de [notre] vie".
Il m’aura fallu plus d’une journée pour le lire. Ce roman, en effet, est dense, il fourmille de détails, qui peuvent sembler parfois saugrenus, inutiles… et ne le sont pourtant pas tant que cela. La lecture est assez facile, mais le récit, à la première personne, est parfois haché. L’auteur utilise en effet beaucoup les digressions de son personnage principal (le narrateur), pour alimenter son récit.
Au premier abord, la construction du roman semble simple : le premier chapitre pose la situation dans laquelle se trouvent les personnages. Les sept chapitres suivants permettent au lecteur de comprendre comment ils en sont arrivés là, et le neuvième chapitre résout l’énigme ou en tout cas le problème posé au premier chapitre. Le roman aurait donc pu s’arrêter là, la boucle étant bouclée. Oui, mais… non.
Il reste en gros 250 pages, soit sept chapitres où le lecteur voit l’intrigue repartir, se complexifier, et aller dans une direction tout à fait différente, tout à fait surprenante aussi.
C’est réellement dans cette deuxième partie que le monde imaginé par Nick Harkaway se révèle au lecteur, avec tout ce qu’il comporte d’horreur, de noirceur, d’inhumanité, d’inconnu, d’étrange. Cette deuxième partie voit aussi les acteurs de cette histoire devenir vraiment eux-mêmes, et la vérité, surprenante, participe en tout point à l’intérêt de l’intrigue, malgré quelques longueurs dues en particulier aux digressions du narrateur. On aurait envie de le voir comprendre plus vite ce qu’il en est, d’autant plus que c’est de plus en plus évident au cours de la lecture. Mais le nœud de l’énigme n’étant pas là où on l’attend, ces artifices participent également à perdre le lecteur et à donner davantage de densité au récit. La narration à la première personne donne au lecteur de "vivre" l’action en même temps que le narrateur, de suivre ses raisonnements, ses doutes, ses émois, ses étonnements… et ses surprises !
En définitive, j’ai beaucoup apprécié ce roman, pour son univers foisonnant, son écriture drôle même si le sujet ne l’est pas, pour le rebondissement inattendu du récit en son milieu, pour la façon dont l’auteur parvient à agencer de manière certes quelque peu tirée par les cheveux, mais bien vue malgré tout et surtout bien amenée, les différents éléments évoqués depuis le début du récit, donnant donc le sentiment que tout est logique, naturel, normal. Un roman où je me suis bien amusée, donc !
Un grand, grand merci aux éditions Robert Laffont et à Blog-o-book pour ce partenariat !
Traduit de l'anglais par Viviane Mikhalkov.
Paru aux éditions Robert Laffont, 2010. ISBN : 978-2-221-11035-5
Un grand, grand merci aux éditions Robert Laffont et à Blog-o-book pour ce partenariat !
Traduit de l'anglais par Viviane Mikhalkov.
Paru aux éditions Robert Laffont, 2010. ISBN : 978-2-221-11035-5
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