Cela faisait
un petit moment que je n'avais pas lu de Thriller. Et je n'ai pas été
déçue du voyage. J'avais vu ce livre sur plusieurs blogs, mais
n'avais pas lu les avis à son sujet pour ne pas être influencée
dans ma lecture ni, plus tard, dans ma critique. Alors quand une de
mes amies m'a dit qu'on lui avait prêté le livre mais qu'elle
n'était pas en état de le lire à ce moment-là, j'ai sauté sur
l'occasion et je lui ai emprunté (c'est donc un livre voyageur que
celui-là, même si du coup, le voyage se fait en dehors de tout
circuit et cheminement balisé, mais peu importe. Ça me rappelle ce
que m'avait dit Fatou Diome en juin, quand j'ai eu la chance de la
rencontrer : un livre vendu, c'est dix lecteurs avec le jeu des
prêts...). Fin de la parenthèse.
Et le livre
? Ben... je dirais diaboliquement efficace !
L'histoire
commence avec la découverte d'un cimetière de bras, tous des bras
gauches, qui indiquent par là que leurs propriétaires (5 fillettes
enlevées récemment dans la région où se déroule l'histoire, aux
États-Unis) sont mortes. Les enquêteurs vont donc se mettre à la
recherche d'un tueur en série. Sauf qu'un sixième bras est
retrouvé... sans 6e victime signalée. Pour la retrouver, l'équipe
d'enquêteurs se tourne alors vers Mila, spécialiste de la question
et qui a acquis une bonne renommée dans les affaires d'enlèvement.
D'ailleurs, le lecteur fait sa connaissance lors de la conclusion de
l'une de ses affaires, et il n'y a pas de doute : non seulement elle
est efficace, mais elle ne craint pas le danger, et c'est une tête
brûlée.
A partir de
là, le lecteur suit l'enquête à travers les yeux de Mila (le récit
est à la troisième personne, mais c'est bien la jeune femme que
l'on suit, et on rencontre ses coéquipiers à travers son ressenti
et son vécu à elle), et le moins que l'on puisse dire, c'est que
l'affaire est pleine de rebondissements, jusqu'au final assez...
déroutant, et en même temps parfaitement logique. En fait, les
faits se déroulent sous les yeux du lecteur ébahi avec beaucoup de
vraisemblance et comme si ces conclusions étaient des évidences...
Voilà. Ce
que je retiens de ce livre, c'est un rythme haletant, de nombreuses
fausses pistes (presque trop, en fait, mais comme elles sont
parfaitement logiques et vraiment bien ficelées, ça passe très
bien). Les personnages sont sympathiques et complexes, et le lecteur les découvre tout au long de l'intrigue, comme Mila elle-même qui apprend à connaître ses coéquipiers au fur et à mesure que l'enquête avance. J'aime particulièrement cette manière de présenter les personnages, parce que leur complexité s'approche finalement de la réalité : personne n'est jamais tout blanc ou tout noir... chacun a ses troubles, ses petits secrets, ses peurs, ses beautés, aussi, et cet aspect du roman est particulièrement bien réussi à mes yeux de lectrice. Au cours du récit, il y a aussi des incursions dans la tête
d'un personnage, et j'avoue que j'ai eu la surprise jusqu'au bout,
j'ai marché à fond dans l'intrigue et la construction, même si
celle-ci est quelque peu alambiquée. Je me suis posé la question du
pourquoi du titre tout au long de ma lecture, mais comme
l'explication vient à la fin, je ne vais rien en dire. Juste une
chose : cette explication est tout à fait plausible, et du coup, ça
fait froid dans le dos pendant encore quelques temps après la fin de
la lecture !
Bref, ce fut
un très bon moment, dans un genre qui tient là toutes ses
promesses.
Un grand
merci à Christine pour le prêt !
Traduit
de l'Italien par Anaïs Bokobza
Paru aux
éditions LGF, 2011 (Le livre de poche). ISBN : 978-2-253-15720-5
Une amie vient tout juste de me le prêter. Au début, quand il est sorti, j'avais très envie de le lire. Puis des avis un peu moins enthousiastes m'ont freinée, disant que la fin était un peu trop facile, et ça, je n'aime pas trop...
RépondreSupprimerje l'avais lu cet été et bcp aimé aussi. Ne suis pas très thriller aussi, mais j'aime tomber pile poil. Le problème est qu'après, j'ai voulu retrouver cette adrénaline, et ai continué à lire d'autres thrillers, tels que "les visages" de Jesse Kellerman. La magie n'a plus opéré et suis retournée à d'autres genres :-)
RépondreSupprimer@ Ys : c'est exactement pour cela que, sauf pour raisons professionnelles, je ne lis pas les avis sur les livres que j'ai envie de lire. Je les repère, je survole rapidement les billets pour savoir si globalement c'est positif ou si c'est très nul, mais c'est tout. La fin, je ne l'ai personnellement pas trouvée "facile". La question est de savoir ce qu'on entend par là, d'ailleurs... De mon point de vue, ce n'est pas une "happy end", et rien n'est réglé, loin de là ! Donc non, je ne la considère pas comme "facile". Maintenant, c'est vrai que j'ai trouvé à la fin des choses qui m'ont gênée par rapport à la complexité de l'intrigue, parce que c'était peut-être amené trop rapidement, comme si l'auteur avait voulu enfin terminer...
RépondreSupprimer@ Ella B : oui, je vois ce que tu veux dire. J'essaie pour ma part de ne pas lire deux fois de suite des livres du même genre, histoire justement de ne pas trop attendre des suivants quand un livre m'a beaucoup plu. C'est pour ça (et par manque de temps, oui, j'avoue !) que je n'ai pas encore lu le tome deux de 1Q84 par exemple, alors qu'il est dans ma PAL depuis que j'ai terminé le 1er... :)
Merci de votre passage, les filles !
C'est tentant mais est-ce que ça n'est pas trop complaisant dans les description des "horreurs"?
RépondreSupprimerBen... c'est un thriller... et l'auteur des crimes est loin d'être un tendre. Seulement, les passages les plus difficiles, ce n'était bizarrement pas ceux décrivant ce que subissent les victimes, à mon avis, mais d'autres passages plus "anodins" en apparence, où l'histoire te conduit à imaginer l'horreur plus qu'à la "voir", si tant est qu'on puisse voir quelque chose qui n'est que décrit...
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