Tout le monde, ou
presque, connaît l'histoire de Sara Crewe, cette jeune fille
arrivant des Indes au pensionnat de Miss Minchin, à Londres. Son
père est riche, très riche même, et à son arrivée, Miss Minchin
la prend en grippe mais fait bonne figure, voyant là son intérêt
et celui de son pensionnat : une jeune fille de la qualité de Sara
ne peut que redorer le blason de son école.
Ce tome 1 raconte les
dernières heures de Sara avec son père avant son retour aux Indes,
son arrivée au pensionnat, et jusqu'à son anniversaire et la
nouvelle de la mort de M. Crewe.
Audrey Alwett est de ma
génération, et a vu, comme moi, le dessin animé Princesse Sara
à la télévision quand elle était petite. Et je suppose qu'elle
n'est pas la seule, ses collaboratrices sont sans doute du même âge
ou à peu près. Et ça se sent. Et c'est très bien comme ça.
Dans ce que j'avais lu à
propos de cette série, j'avais compris que Audrey Alwett voulait
adapter en bande dessinée le livre, en restant plus fidèle à
l'original que ne l'était le dessin animé. Tout en y apportant une
touche personnelle, visible en particulier par la présence
d'automates qui remplacent certains humains (comme Amélia, la sœur
de Miss Minchin par exemple dans la série animée, son assistante personnelle dans la bande dessinée, ou Mariette, la gouvernante de
Sara). Le dessin est impeccable, relativement fidèle au manga dans
l'esprit, avec par ailleurs une vraie personnalité. Côté scénario,
je ne connais pas l'original (je ne l'ai encore jamais lu), mais la
personnalité de Sara est sensiblement différente de la Sarah du
dessin animé : elle est plus pétillante, et sans doute aussi plus
pénible pour ses camarades de classes. Ma fille qui découvre
actuellement ce premier tome m'a dit pendant que je rédigeais ce
billet : "Tu sais, maman, je trouve que Sara, elle fait son
intéressante". La vérité sort de la bouche des enfants...
j'ai effectivement l'impression que contrairement à l'héroïne du
dessin animé, celle-ci se prend réellement pour une princesse. Elle
prend quelque peu ses grands airs, tout en étant foncièrement
généreuse. Mais comme elle le dit elle-même, c'est facile d'être
altruiste quand on a tout. Le serait-elle si elle devait surmonter de
nombreuses épreuves ?
L'intérêt de ce premier
volume est qu'il pose le contexte, avec notamment un aperçu
intéressant tant du luxe qui entoure Sara que de l'importance de son
imaginaire. Par ailleurs, on découvre ici le Londres du XIXe siècle
et les automates du père de Sara. Je crois avoir vu récemment sur
Internet une définition du style Steampunk. J'ai l'impression que
cette bande dessinée entre dans ce style assez particulier. Les
lecteurs assidus de ce blog me diront si je fais erreur.
En tout cas, pour moi, ce
premier tome augure de bonnes choses, et c'est un vrai coup de cœur
!
Adapté
des œuvres de Frances Hodgson Burnett : A
little Princess et Sara
Crew : or, What happened at Miss Minchin's boarding school
Paru
aux éditions Soleil, 2009 (Blackberry). ISBN : 978-2-30200-768-0.
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