lundi 30 septembre 2019

Yoko Tsuno, tome 15 : Le Canon de Kra, de Roger Leloup




Quand j’étais adolescente, j’allais parfois, en bus, au supermarché (ou bien je profitais d’un jour où ma mère faisait les courses pour m’incruster dans la voiture), avec mon argent de poche, et je passais un temps infini devant le rayon livres, à rêver devant toutes ces bandes dessinées que je ne pourrais jamais m’offrir, tout en me demandant si l’argent dont je disposais là, tout de suite, serait suffisant pour une ou deux bd…
Ce quinzième album des aventures de Yoko fait partie de ceux que j’ai pu acquérir de cette manière et il en a longtemps gardé le goût de l’aventure et du labeur indispensable pour réunir la somme nécessaire à son acquisition. En l’ouvrant aujourd’hui pour cette chronique, c’est un peu du soleil de mon adolescence qui refait surface, et ça fait chaud au cœur !

Cette quinzième histoire commence dans les Alpes Suisses, ou plutôt au-dessus. Yoko, que l’on savait déjà pilote de planeur (dans « Message pour l’Éternité ») et d’hélicoptère (dans « Le Feu de Wotan ») est aux commandes du Colibri, un petit avion à réaction pour lequel elle effectue des tests et le rodage en vue de sa livraison au client qui l’a commandé. C’est avec regret qu’elle s’apprête à se séparer de ce petit « bijou », quand elle a la surprise de découvrir, atterrissant avec Vic et Pol, le Colonel Tagashi, avec qui elle avait travaillé au Japon (dans « La Fille du Vent »). Un autre « invité » arrive sur le tarmac où Yoko s’est posée : Peter Hertzel, dont le Trio a fait la connaissance dans « Le Feu de Wotan », qui se trouve être le véritable responsable du programme « Colibri-Kawasaki » pour lesquels Yoko, Vic et Pol travaillent en Suisse depuis deux mois.
Les deux hommes expliquent au Trio leur mission : Un trafiquant d’armes japonais se fait livrer au Kampong des obus du diamètre d’un canon à longue portée dont la trace a été perdue en 1943, entre le Japon et l’Isthme de Kra. La mission du Trio consiste à retrouver ce canon, à l’aide du Kawasaki (l’avion que Vic et Pol ont appris à manœuvrer en Suisse) et du Colibri, qui devient propriété de Yoko.
On retrouve la jeune femme au Kampong, où elle est chargée de prendre des renseignements sur le trafiquant japonais. Elle découvrira vite que ce dernier est loin d’être dupe de ses intentions et devra la vie sauve aux réflexes du Capitaine Onago, chargé de la réceptionner à son arrivée au Kampong.

L’affaire s’avère plus complexe que prévu et c’est finalement entre deux clans opposés que Yoko, Vic et Pol se retrouvent. Il faudra tout le courage et la ténacité de Yoko et de ses amis pour aller au bout de leur mission et, enfin, retrouver le canon et le mettre hors d’état de nuire…

Cet album est extraordinaire au niveau du dessin en particulier. Les traits des personnages sont simplement splendides, sans doute parmi les plus réussis de la série. On sent que dans tous ces albums (depuis « Les Trois Soleils de Vinéa »), Roger Leloup a vraiment gagné progressivement en maîtrise, en assurance et en finesse dans les traits et dans la construction de l’intrigue. De plus, une part non négligeable de l’intrigue m’a toujours beaucoup plu par son côté un peu déjanté (notamment toute la partie avec les insurgés présents sur l’île, qui n’ont qu’une idée en tête : détruire les dépôts de munitions du trafiquant japonais Sakamoto et obtenir enfin leur liberté). C’est que ni Yoko, ni les insurgés n’ont froid aux yeux et ils sont prêts à aller jusqu’au bout pour libérer ce petit bout de terre des méfaits de Sakamoto, qui rêve de prendre le pouvoir dans toute la région, sous la menace, rien que ça, d’une explosion nucléaire !

On est là dans une bonne bande dessinée d’aventure, réjouissante, bien écrite, belle à regarder… Le bonheur, quoi !

Paru aux éditions Dupuis, 1985. - ISBN : 2-8001-1092-9

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