Agata nous raconte, dans ce récit, des histoires de femmes. Le mot « tétin » veut en effet dire « sein ». Et si, dans ce roman, il est beaucoup question de la poitrine généreuse, nourricière, plantureuse, des Siciliennes, l'amour et la sexualité sont bien présents également. Mais ici, il est surtout question de transmission, de blessure d'amour, d'abandon, de féminité. Ici, les Tétins de Sainte Agathe sont donc vus sous le rapport de la chair. Et pourtant, le roman s'ouvre sur la recette d'un petit gâteau italien, transmis à Agata par sa grand-mère, elle-même prénommée Agata. Le même prénom rapproche en effet les deux femmes, et la vieille Agata transmet à sa petite-fille, à travers sa recette et ses secrets de fabrication des « cassatelle », l'histoire de la sainte, mais aussi ses conseils, sa philosophie de la vie... Les gâteaux de Sainte Agathe accompagnent la jeune Agata tout au long de sa vie, avec les conseils de sa grand-mère. Elle doit en effet composer avec les traditions familiales, siciliennes, voire mafieuses... et elle tente de construire sa vie et de trouver le bonheur malgré les circonstances.
Je n'avais jamais lu de littérature italienne, et ce partenariat avec Newsbook (le premier en ce qui me concerne) m'a permis de faire connaissance avec Giuseppina Torregrossa. L'écriture est fluide, rythmée, poétique, incisive par moments, et c'est dans une langue amoureuse, généreuse, gourmande que nous est contée l'histoire d'Agata et de ces femmes qui l'ont mise au monde et accompagnée. Au fil du récit, l'auteur interroge le lecteur sur l'adaptation des jeunes générations à leur temps malgré le poids des traditions familiales et siciliennes. J'ai beaucoup aimé ce roman où, dans un monde dominé par les hommes, la volonté et l'indépendance de la femme, des femmes, peuvent changer le cours de plusieurs existences.
Un grand merci aux éditions JC Lattès et à Newsbook, pour ce premier partenariat !
Traduit de l'italien par Anaïs Bokobza.
Paru aux éditions JC Lattès, 2011. ISBN : 978-2-7096-3447-2
Encore une lecture gourmande bien agréable. Mais je ne me lancerai pas dans la réalisation de la recette, contrairement au gâteau café-café !
RépondreSupprimerBen j'ai bien envie de l'essayer, celle-là ! Elle me paraît juste un peu complexe et longue... Un jour, peut-être ?
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