samedi 23 juillet 2011

Le Chant des âmes, de Frédérick Rapilly


Cela faisait un petit moment que je n'avais pas lu de roman policier (depuis Rennes Connection), et je me suis plongée avec délectation dans celui-ci. D'abord parce que j'aime bien les policiers, et que celui-ci commence dans un endroit que je connais bien : le village de Tréhorenteuc, la forêt de Brocéliande et le Val-sans-Retour avec l'Arbre d'Or. Ces lieux sont ceux des mythiques légendes arthuriennes, ce sont aussi des endroits que j'ai maintes fois arpentés lors de mon adolescence...
Le rapprochement s'arrête ici. La forêt de Brocéliande n'est que le point de départ de l'intrigue. Il s'agit d'un meurtre, bien sûr. Bien horrible, bien sanglant, et bien incompréhensible forcément. Pas de piste, tout le monde patauge... jusqu'à l'intervention d'une jeune photographe qui parvient à prendre des clichés de la scène du crime et à les vendre à un journal national, Paris Flash. Quelqu'un d'autre se retrouve très vite sur l'affaire : Marc Torkan, ex-grand reporter à Paris Flash reconverti suite au décès de sa femme dans la vente d'antiquités. Il est démoli, rustre, triste, il s'isole, se retranche du monde, pour fuir on ne sait quoi... Oui mais voilà : la jeune Katie va l'obliger à se bouger et Marc se retrouve très vite embarqué dans cette folle aventure...

J'ai littéralement dévoré ce roman ! Le rythme est effréné, l'intrigue est plutôt bien menée même si certaines clés sont un peu téléphonées (mais bien sûr, que ça a un lien avec la musique techno ! Ils sont débiles ou quoi, les gendarmes ?) Bref, quelques faiblesses, donc, mais globalement, ça se tient, et c'est déjà pas mal. Sinon, l'écriture est fluide, agréable, assez facile, l'intrigue tient la route, le rythme tient en haleine et on ne peut s'empêcher de tourner les pages pour en savoir plus...
Et puis, surtout, l'auteur sait de quoi il parle, et ça se sent. Il est lui-même ex-grand reporter et DJ, qui plus est blogueur. Les univers qu'il décrit (ceux de ses deux héros Marc et Jillian, une DJette qui va l'aider dans son enquête) sont donc particulièrement plausibles et cohérents, et on peut se demander parfois si l'enquête n'est pas finalement un prétexte pour effectuer une plongée dans cet univers méconnu, underground, de la techno... Ce que j'ai aimé aussi, ce sont les références disséminées tout au long du roman, à Yoko Tsuno (parce que je suis fan de Yoko Tsuno !) et à divers écrivains actuels. Le roman se termine sur la playlist de l'auteur, avec des liens vers des sites (dont celui de l'auteur) où on peut écouter la musique. Petite originalité qui permet d'entrer dans ce monde de manière un peu plus intime. Je n'aime pas cette musique, et je n'ai pas encore pris le temps d'aller farfouiller dans cette playlist, mais je ne dis pas que je ne le ferai pas...

En tout cas, pour ma part, j'ai apprécié cette véritable découverte. Ce monde m'est en effet totalement inconnu, et j'avoue avoir beaucoup de préjugés concernant les personnes qui se rendent à ces fêtes plus ou moins légales. Bien sûr, ici, le discours est orienté positivement, mais c'est une bonne chose d'avoir un son de cloche un peu différent de celui qu'on a l'habitude d'entendre...
Un bon polar, donc, qui se termine toutefois de manière très abrupte, laissant présager une suite. Espérons qu'elle sera aussi bien que la première partie !

Merci aux éditions Critic et à Bibliofolie pour ce formidable partenariat !

Paru aux éditions Critic (Thriller), 2011. ISBN : 978-2-9534998-4-1

4 commentaires:

  1. Je crois que je me sentirais un peu perdue, tant en Brocéliande que dans la techno...

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  2. Ys, je pensais aussi que la techno, ça allait me perdre... eh bien non ! J'en ai été la première étonnée, d'ailleurs...

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  3. J'ai bien aimé également avec un bémol pour le personnage de Marc, un peu caricatural tout de même.

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  4. Assez d'accord avec toi, Yv, sur le côté un peu caricatural de Marc. Mais j'ai eu le sentiment que Marc et Jillian étaient deux aspects complémentaires de la même personne, à la lecture... qui pourraient d'ailleurs correspondre, maintenant que j'y pense, aux deux facettes de l'auteur ?

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