Il est des livres, comme
ça, qui nous poursuivent longtemps avant qu'on ose enfin les ouvrir.
J'ai entendu parler de celui-ci quand j'étais adolescente (cela fait
donc plus de 20 ans maintenant), et je ne voulais pas le lire. Mais
régulièrement, il est venu se rappeler à mon bon souvenir. Et
puis, dernièrement, chez mon libraire, je suis tombée dessus dans
une édition toute nouvelle, sous coffret magnétique, avec un joli
marque-page en métal dessus. Et j'aime les marque-pages. Si.
Beaucoup, même. Et j'ai craqué.
Et je ne le regrette pas.
Ce livre est très court, très dense, et se lit très vite. C'est
une sorte de monument à lui tout seul, un tableau de la vie aux
Etats-Unis. George et Lennie voyagent ensemble. Ils louent leurs bras
à qui veut bien leur donner du travail. George veille sur Lennie,
grand gaillard tellement costaud qu'il ne se rend pas compte de sa
force. Lennie, que l'on pourrait qualifier d'idiot aussi, tant sa
compréhension des choses est parcellaire. La seule chose qu'il sait
de manière certaine, c'est que George est son ami, que George
s'occupe de lui, et qu'il ne lui fera jamais de mal.
Je ne vous ferai pas
l'affront de vous raconter le début de l'intrigue : je dois être la
seule dans la blogosphère à découvrir seulement maintenant ce
monument de la littérature américaine.
Je vais donc juste vous
dire que j'ai vraiment beaucoup aimé cet ouvrage. Les personnages y
sont décrits en peu de mots, mais avec une profondeur indiscutable.
L'histoire est courte, elle se déroule sur quelques jours, mais
intense.
Qu'est-ce qui en fait un
monument ? Je ne saurais le dire exactement. Si ce n'est que ça,
pour moi, c'est typiquement le genre de livre qui me marque
profondément, un peu au fer rouge, et qui restera dans ma mémoire,
contrairement à un nombre incalculable de livres que je lis dans
l'année (et encore plus les autres, ceux que je n'aurai jamais le
temps de lire). Et ces livres qui restent, il n'y en a pas tant que
ça, finalement. Des souris et des hommes fait partie du
patrimoine littéraire, un peu comme 1984, Autant en
emporte le vent ou Le Meilleur des mondes pour n'en citer
que quelques-uns (je pense aussi à Jane Eyre ou Les hauts
du Hurlevent, ou à certains auteurs Français bien sûr). Des
grands classiques, quoi. Et c'est là que la question du temps
(grande question que je me pose en ce moment) est prépondérante :
pour savoir quels sont les chefs-d'oeuvres qui sont ou seront
incontournables, il n'y a qu'à attendre. Le temps se chargera de
faire le tri.
Paru aux éditions
Gallimard (Folio), 2011 (trad. : 1955). ISBN :
978-2-07-044477-9
John Steinbeck est grand !
RépondreSupprimerAh oui !!! ;)
Supprimer