vendredi 21 octobre 2011

Mon bel oranger, de José Mauro de Vasconcelos



Zézé est un petit garçon de 5 ans, très doué. Sans jamais avoir été à l'école, il sait déjà lire, et il est curieux de tout, des mots en particulier, qu'il demande à son oncle Edmundo de lui expliquer, même les plus compliqués. Il est très vivant, débrouillard, espiègle... il a 5 ans, et c'est un petit diablotin qui ne tient pas en place. Il est l'avant-dernier d'une fratrie nombreuse, où chacun prend en charge un plus petit que soi. Il est donc aidé particulièrement par Totoca, son grand frère, qui lui apprend beaucoup de choses, mais se sert aussi de lui quand ça l'arrange, et par Gloria, sa sœur de quinze ans, qui l'aime beaucoup et est la seule de la famille à ne pas le battre quand il fait des bêtises. Et il en fait souvent !
Son père au chômage, la famille doit déménager parce qu'ils n'ont plus les moyens de payer le loyer. Ils arrivent dans une nouvelle maison, juste après Noël, et Zézé, dont l'imagination est très fertile, se prend d'amitié pour un petit pied d'oranges douces, à qui il donne un nom, à qui il parle, et qui lui répond. Zézé va enfin à l'école, où de nouvelles découvertes l'attendent, et au cours de cette année, il apprend aussi la tendresse et l'amitié auprès du Portugâ, un homme du village. Un drame va alors faire découvrir au petit garçon toute l'étendue de la douleur, de la souffrance humaine.

J'ai découvert ce roman il y a quelques jours par l'intermédiaire d'une amie qui le relit régulièrement, tant ce livre l'a marquée. J'y ai trouvé beaucoup de choses intéressantes, outre le fait que c'est très bien écrit : l'histoire d'un petit garçon vif et intelligent, la description sans pathos de la pauvreté, de la vie de famille quand elle est difficile, voire impossible, l'ambiance villageoise, la débrouillardise des gamins... Mais au-delà de la peinture sociale, ce qui est intéressant ici, c'est bien l'extraordinaire imagination de cet enfant, sa capacité à transformer le réel. Sa relation avec son petit frère, Luis, est à ce titre particulièrement bien campée. On y voit non plus le petit diable qui passe son temps à faire des tours pendables aux voisins, mais un gentil garçon très attentif à ce petit frère, très tendre, et véritablement ébahi par les capacités que ce tout petit garçon a déjà, son intelligence, sa capacité à parler... Il y a aussi sa relation particulière avec Minguinho, son pied d'oranger, qui prend une place importante, et qui est finalement une sorte de symbole de l'enfance magique qu'il vit. Cette relation va se transformer radicalement au moment du drame, révélant alors la nouvelle maturité de l'enfant. C'est donc un très beau conte initiatique qui nous est donné ici.

A partir de 11 ans.

Traduit du Brésilien par Alice Raillard.
Paru aux éditions LGF (Le livre de poche Jeunesse), 1986. ISBN : 978-2-253-02333-3
Réédition 2007. ISBN : 978-2-013-22415-4

5 commentaires:

  1. Un roman que j'ai lu enfant et que j'avais beaucoup aimé, je dois toujours l'avoir, et le transmettrai à mes fils !

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  2. Je l'avais raté, celui-là... Maintenant, je sais où le trouver pour ma fille !

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  3. Je ne me rappelle pas du tout de l'histoire mais je me rappelle l'avoir beaucoup aimé quand j'étais petite, il mériterait que je le relise :)

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  4. Un livre que mes filles ont adoré.

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  5. je l'ai lu aussi mais je ne l'ai pas dans mes étagères, ce devait être un emprunt ! Cette histoire m'avait beaucoup touchée puisque ton billet a fait ressortir des images !

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