mercredi 4 mai 2011

Le Café de l'Excelsior, de Philippe Claudel


Il est des lieux auxquels on est viscéralement attachés, parce qu'ils font partie intégrante de notre histoire. Ils sont plus que des lieux, ils sont comme une personne, un être à part entière, qui a participé à la construction de notre personnalité, de notre identité. Ce Café de l'Excelsior est un de ces lieux pour le narrateur orphelin, qui y a été recueilli par son grand-père à la mort de ses parents.

Dans une prose fine, ciselée, poétique, Philippe Claudel raconte cette enfance, cette ambiance, ce qui a fait l'histoire et la vie de ce jeune garçon de 10 ans auprès de son grand-père et des clients, au rythme des apéros du matin, des siestes de 15 heures et du braconnage dans la rivière voisine. Le récit est court (à peine 80 pages), et s'il m'a beaucoup plu en termes d'évocations, d'images et d'anecdotes, je l'ai trouvé peu construit, comme s'il lui manquait une trame, un fil conducteur. Par son importance, ce récit s'apparente davantage à la nouvelle, et j'ai regretté qu'il manque d'épaisseur, de densité.
Heureusement, la sensibilité et la poésie de l'auteur sont, elles, bien présentes, mais ce récit me laisse moins de souvenirs que « La Petite fille de Monsieur Linh », par exemple. Il aurait mérité d'être développé davantage pour en faire un véritable conte initiatique...

Paru aux éditions LGF (Le Livre de poche), 2007. ISBN : 978-2-253-12081-0

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