Les Invités, c'est le récit d'un dîner. Sophie du Vivier appartient, avec son mari, à ce qu'il convient d'appeler la haute société : celle qui a de l'argent, des relations, et qui les cultive comme d'autres prennent un soin jaloux de leurs plantations, de leur potager. Ce soir-là, Sophie organise un dîner pour quatorze personnes, dont un homme, le plus important de la soirée, qui doit conclure avec le mari de Sophie un important contrat. Tout doit donc être parfait. Du contrat en lui-même, du mari aussi, il ne sera quasiment pas question. La règle d'or, lors de ces dîners, étant de ne surtout pas parler « boutique ». En revanche, l'objectif de ce dîner est bien de faire rentrer cet homme dans le cercle afin de le mettre dans les meilleures dispositions pour les futures affaires que vont faire ensemble les deux hommes.
Mais voilà, tout ne se passe pas comme prévu. Un invité fait défaut, et Sophie est face à un véritable incident diplomatique. Pour permettre à ce dîner d'avoir lieu malgré tout, et à l'initiative de l'invité d'honneur, Sonia, la bonne, va se retrouver à partager le repas avec ses patrons et leurs invités.
J'ai beaucoup aimé ce court roman (un peu plus de 200 pages seulement). Malgré des ficelles assez convenues, l'ensemble est très bien écrit, et j'avoue m'être laissée happer par l'atmosphère feutrée et quelque peu surréaliste du roman. Les personnages sont admirablement campés, avec des caractères et des présences très fortes. Si certains sont quelque peu effacés, les principaux protagonistes sont vraiment intéressants : torturés, complexes, ils donnent son épaisseur au récit. J'avoue avoir eu un faible pour Marie-Do, « la » méchante de l'histoire, détestable à souhait mais aussi incontournable, qui bouscule en permanence ce dîner, mettant tous les protagonistes tour à tour dans des situations délicates, voire impossibles, sans pour autant jamais se départir de sa classe, celle qui fait qu'elle appartient bien à ce milieu, et non pas à celui de Sonia. L'atmosphère est feutrée, et les invités se débattent entre leurs sentiments et leur éducation. Et leurs combats intérieurs, mais aussi entre eux, sont jubilatoires !
Paru aux éditions Gallimard (Folio), 2009. ISBN : 978-2-07-042066-7
De Pierre Assouline j'ai lu "Double vie" qui m'a beaucoup plu, ainsi que la biographie de Gaston Gallimard. Je trouve qu'il écrit très bien.
RépondreSupprimerBonjour Ys ! J'ai découvert cet auteur pour mon travail, et je ne le regrette pas ! Je trouve aussi qu'il écrit très bien. Quand j'aurai un peu moins de lectures urgentes, je pense que j'explorerai davantage ses écrits !
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