vendredi 27 septembre 2013

La Mère, de Pearl Buck



Dans un hameau de la vaste campagne chinoise, La Mère et ses trois enfants partagent avec leurs cousins l'existence rude des paysans d'avant Mao. Leur vie quotidienne est faite du dur labeur des champs au rythme des saisons, de la recherche d'argent pour améliorer le quotidien, des ambitions personnelles du mari toujours déçues, de la vie après son départ et des soins à dispenser aux anciens comme aux enfants qui se succèdent.

Pearl Buck, fille de missionnaires américains, est arrivée en Chine à 3 mois et y a vécu jusqu'à la révolution qui verra son retour aux Etats-Unis, où elle avait fait une partie de ses études.
Ce roman m'a habitée pendant de longues années. Je l'avais lu alors que j'étais au collège (je me souviens même d'un exposé en Français sur ce livre), et j'avais ensuite dévoré d'autres livres de l'auteur, dont Vent d'Est, vent d'Ouest, dont je suis restée longtemps imprégnée et qui m'a profondément marquée. Outre l'attrait, à l'époque, pour ce qui venait « de loin », je pense que ce qui m'a touchée dans ce livre, c'est l'universalité de ce quotidien pauvre et rempli d'espoir. La Mère n'a pas de prénom. Une très forte personnalité, oui, mais pas d'identité. Ses enfants non plus, ni sa belle-mère, ni ses cousins et voisins les plus proches. Ni, finalement, aucun des protagonistes de cette histoire, à l'exception du mari, dont on apprend, alors qu'il n'est déjà plus là, qu'il se prénomme Li.
Cette histoire, c'est donc celle de toutes les paysannes pauvres de Chine qui luttent au quotidien pour que leurs enfants aient quelque chose à manger, pour pouvoir les vêtir convenablement malgré la pauvreté, pour leur assurer un avenir, que celui-ci passe par la possession de terre ou par le mariage. Les deux n'étant pas exclusifs l'un de l'autre d'ailleurs.
C'est aussi l'histoire d'une femme qui se bat pour son honneur, pour le respect des traditions de son pays et de son village à l'aube de l'arrivée du communisme en Chine.
Et, finalement, c'est simplement l'histoire d'une vie faite de labeur et de courage, de hontes et de joies, sorte de biographie universelle de toutes ces femmes indigentes qui n'épargnent pas leur courage et leur sueur pour vivre dignement malgré la pauvreté des moyens. Et là, ce n'est pas uniquement en Chine qu'elles se trouvent.
Un très beau roman, un peu daté aujourd'hui, certes, mais qui offre un regard acéré sur la Chine traditionnelle d'avant le Communisme.

Paru aux éditions LGF (Le Livre de Poche), 1988. ISBN : 2-253-00622-X.

4 commentaires:

  1. J'ai lu ce roman quand j'étais adolescente, époque où j'ai découvert les romans de Pearl Buck ! j'en garde de très bons souvenirs !

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    1. Nous avons eu le même type de parcours durant nos lectures adolescentes alors ! Pour un même résultat d'ailleurs... :)

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    1. Oh oui ! Les personnages sont touchants dans leur force et leurs fragilités.

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