Dans un
hameau de la vaste campagne chinoise, La Mère et ses trois enfants
partagent avec leurs cousins l'existence rude des paysans d'avant
Mao. Leur vie quotidienne est faite du dur labeur des champs au
rythme des saisons, de la recherche d'argent pour améliorer le
quotidien, des ambitions personnelles du mari toujours déçues, de
la vie après son départ et des soins à dispenser aux anciens comme
aux enfants qui se succèdent.
Pearl Buck,
fille de missionnaires américains, est arrivée en Chine à 3 mois
et y a vécu jusqu'à la révolution qui verra son retour aux
Etats-Unis, où elle avait fait une partie de ses études.
Ce roman m'a
habitée pendant de longues années. Je l'avais lu alors que j'étais
au collège (je me souviens même d'un exposé en Français sur ce
livre), et j'avais ensuite dévoré d'autres livres de l'auteur, dont
Vent d'Est, vent d'Ouest, dont je suis restée longtemps
imprégnée et qui m'a profondément marquée. Outre l'attrait, à
l'époque, pour ce qui venait « de loin », je pense que
ce qui m'a touchée dans ce livre, c'est l'universalité de ce
quotidien pauvre et rempli d'espoir. La Mère n'a pas de prénom. Une
très forte personnalité, oui, mais pas d'identité. Ses enfants non
plus, ni sa belle-mère, ni ses cousins et voisins les plus proches.
Ni, finalement, aucun des protagonistes de cette histoire, à
l'exception du mari, dont on apprend, alors qu'il n'est déjà plus
là, qu'il se prénomme Li.
Cette
histoire, c'est donc celle de toutes les paysannes pauvres de Chine
qui luttent au quotidien pour que leurs enfants aient quelque chose à
manger, pour pouvoir les vêtir convenablement malgré la pauvreté,
pour leur assurer un avenir, que celui-ci passe par la possession de
terre ou par le mariage. Les deux n'étant pas exclusifs l'un de
l'autre d'ailleurs.
C'est aussi
l'histoire d'une femme qui se bat pour son honneur, pour le respect
des traditions de son pays et de son village à l'aube de l'arrivée
du communisme en Chine.
Et,
finalement, c'est simplement l'histoire d'une vie faite de labeur et
de courage, de hontes et de joies, sorte de biographie universelle de
toutes ces femmes indigentes qui n'épargnent pas leur courage et
leur sueur pour vivre dignement malgré la pauvreté des moyens. Et
là, ce n'est pas uniquement en Chine qu'elles se trouvent.
Un très
beau roman, un peu daté aujourd'hui, certes, mais qui offre un
regard acéré sur la Chine traditionnelle d'avant le Communisme.
Paru aux
éditions LGF (Le Livre de Poche), 1988. ISBN : 2-253-00622-X.
J'ai lu ce roman quand j'étais adolescente, époque où j'ai découvert les romans de Pearl Buck ! j'en garde de très bons souvenirs !
RépondreSupprimerNous avons eu le même type de parcours durant nos lectures adolescentes alors ! Pour un même résultat d'ailleurs... :)
SupprimerC'est une histoire très émouvante et bien écrite.
RépondreSupprimerOh oui ! Les personnages sont touchants dans leur force et leurs fragilités.
Supprimer