samedi 2 novembre 2013

Balzac et la Petite Tailleuse chinoise, de Dai Sijie


J'avais été attirée par ce livre, dans la librairie que je fréquente régulièrement, à cause du coffret qui le protégeait, sorte d'écrin de tissu coloré et bien fini, attirant et exotique, qui donne au livre un côté précieux. Je suis une excellente cible pour les experts marketting des maisons d'éditions, c'est un fait et j'assume. Et c'est là qu'on voit que le marketting, ça paie, puisque ça fait vendre. Et que l'on peut vérifier l'adage qui dit que « l'habit ne fait pas le moine »...

L'histoire se passe en Chine, durant la Révolution Culturelle, et commence par l'arrivée de deux garçons de dix-sept ans, de la ville, en rééducation dans un village de la Montagne du Phénix du Ciel. Ils y ont été envoyés, comme bon nombre d'autres jeunes, par le régime communiste car leurs parents sont médecins et dentistes et sont susceptibles de s'opposer au régime en place. Il faut donc soustraire leurs enfants à l'influence capitaliste de leurs parents et les confier à l'Etat pour les rééduquer (ou les endoctriner, ce serait sans doute plus juste et plus honnête).
Dans le village voisin, ils rencontrent un autre jeune garçon de leur âge, fils d'un écrivain et d'une poétesse, qui devient leur ami. Ils rencontrent aussi la Petite Tailleuse, fille du tailleur du village, et Luo, l'ami du narrateur, tombe amoureux de la jeune fille. Leur ami du village a un secret, bien gardé dans une valise, mais les deux jeunes garçons le percent à jour et s'en emparent. C'est de cette manière qu'ils entrent en possession d'un, puis de plusieurs livres et découvrent la littérature occidentale, interdite en Chine sous le régime communiste de Mao.

Ce livre aurait dû me plaire. Il parle de littérature, de la liberté qu'apportent les livres, de leur capacité à faire s'évader le lecteur, mais aussi de l'ouverture d'esprit qu'ils donnent. Il parle aussi d'endoctrinement par le régime, ce qui n'est pas sans rappeler, d'ailleurs, une certaine réforme toute récente, en France, de l'école, ainsi que les propos tenus par le ministre de l'Education nationale et la ministre des Droits des femmes sur leur volonté conjointe d'éloigner les enfants de la sphère et de l'influence familiale afin de leur inculquer les principes et la « religion » laïcs portés par le gouvernement.
C'est aussi une jolie histoire d'amour et de liberté.

Oui, mais voilà : je me suis ennuyée pendant plus de la moitié du récit ! C'est assez rare pour être souligné, parce que je suis plutôt bon public la plupart du temps.
Heureusement pour moi, la fin (le troisième tiers, environ) rattrappe un peu le début, même si les dernières pages me laissent un goût d'amertume et d'inachevé.
C'est très dommage, parce que les thèmes abordés sont vraiment porteurs et font écho chez moi à mes aspirations et questionnements du moment.

Paru aux éditions Gallimard (Folio), 2000. ISBN : 978-2-07-035964-6.

2 commentaires:

  1. J'ai gardé le souvenir d'une belle histoire et je ne m'étais pas ennuyée en le lisant.

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    1. L'histoire en elle-même m'a plutôt bien plu, effectivement. C'est le style, peut-être, qui m'a posé quelques problèmes ?

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