mercredi 30 octobre 2019

Le Cycle de Cyann, tome 4 : Les Couleurs de Marcade, de François Bourgeon et Claude Lacroix.



Dans ce nouvel épisode, Cyann « débarque » directement d’Aldaal sur Marcade, la planète où se trouve le siège de la MCU, la compagnie qui exploite le Micomi sur Aldaal. Cyann découvre à son arrivée qu’elle est officiellement morte, ainsi qu’Azurée, sa sœur, et que Nacara ThilvarO, son amie, est devenue Nacara Othilvar, donc qu’elle appartient à la classe dirigeante d’Olh.
Dans l’immédiat, le premier problème de Cyann consiste à vivre sur Marcade en attendant de trouver la porte qui doit lui permettre de regagner Olh. Sur Marcade, en effet, tout s’achète, tout a un prix, y compris la plus petite conversation. Or Cyann n’appartient pas à ce système et commence par manquer de peu d’être « embrumée », c’est-à-dire précipitée dans les brumes toxiques qui couvrent le sol de la planète. Elle est sauvée de justesse par Akhmar, étranger lui aussi, qui va devenir son ami, son amant, son guide… Mais Cyann découvre fortuitement qu’il contrôle tout ce qui la concerne : ses dépenses en particulier, bien sûr, puisqu’elle est sans ressources sur Marcade, mais aussi ses déplacements…
Elle rencontre alors un peu par hasard un ancien pylônais (ouvrier travaillant à la maintenance des pylônes qui maintiennent la ville au-dessus des brumes), qui va lui fournir l’aide dont elle a besoin pour quitter Marcade.
En arrivant sur Olh, Cyann découvre qu’effectivement, tout a changé. Mais surtout que beaucoup, beaucoup de temps a passé depuis son départ pour IlO. Nacara est maintenant une vieille femme au pouvoir sans partage sur la planète.

Je n’avais pas lu cet album depuis longtemps, et j’avoue que je le redécouvre avec plaisir. Il s’agit toujours là d’une bande dessinée pour adultes, tant à cause de la violence que des images plutôt crues qui s’y trouvent, même si ce n’est pas le cœur de l’histoire. Le titre fait sans doute référence au code couleur utilisées par les habitants de Marcade pour fixer les tarifs de leurs échanges. Mais il traduit aussi les magnifiques couleurs utilisées par les auteurs pour dessiner cette planète. Les brumes, en particuliers, sont très colorées, mais se révèlent toxiques et même mortelles. Par ailleurs, les décors sont somptueux, très colorés, à l’opposé du monde créé dans « Aïeïa d’Aldaal ». Ils donnent l’illusion d’un monde où l’on peut être en sécurité… alors qu’il recèle une véritable violence intrinsèque qui le rend potentiellement plus dangereux qu’Aldaal ou IlO. À qui se fier, si tous les échanges sont taxés et payants ?

Cyann poursuit sa quête, celle de la vérité. Elle veut en particulier savoir ce qui est arrivé à Azurée, sa petite sœur qu’elle avait confiée à la tutelle de Nacara… et aussi comment le temps a pu passer à une telle vitesse sur Olh quand il s’est passé si peu de temps pour elle…
Ce volume, dans ses dernières pages, annonce le suivant : « Les Couloirs de l’Entretemps ».

Paru aux éditions Vents d'Ouest, 2007. - ISBN : 2-7493-0239-3
Réédité aux éditions Delcourt, 2014. - ISBN : 978-2-7560-6219-8.

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