vendredi 4 octobre 2019

Yoko Tsuno, tome 18 : Les Exilés de Kifa, de Roger Leloup




Pour ce dix-huitième album, le Trio, désormais accompagné de Rosée du Matin, est de retour sur Vinéa, où Khany emmène Yoko et ses amis dans la zone glaciale de la planète. Le paysage y est étrange et glacé, Vinéa présentant toujours la même face à ses deux soleils. Au cours de cette expédition, un étrange engin fonce directement sur la navette, leur tombant littéralement dessus depuis le ciel. À son bord, une petite créature que Khany identifie comme un robot destiné aux enfants de Vinéa, mais pour lesquels l'expérience a été écourtée à cause de l'influence qu'ils avaient sur eux. Yoko, de son côté, est comme « hantée » par Hégora, la reine de la Cité de l’Abîme, rencontrée lors de son aventure sous-marine (voir « Les Archanges de Vinéa »), qui lui apparaît sous forme d’hologramme et lui demande d’aider l’être en question et de le lui ramener. Yoko se dirige donc une nouvelle fois vers la mer et la Cité de l’Abîme pour laquelle on découvre ici qu’elle possède un accès du type « ascenseur », ce qui n’était pas montré dans le treizième album de la série. Mais on va dire que cet album ne montrait sans doute pas tout, tant il était foisonnant !
Yoko se retrouve donc devant le cercueil de verre où repose le corps d’Hégora qui, contrairement aux apparences, n’est pas morte du tout ! Elle parvient à rendre la « vie » au robot qui se révèle être d’une grande vivacité et plutôt intelligent et rétif à l’autorité. Le robot en question s’appelle Myna et vient de la ville satellite Kifa, où ses semblables ont tous été exilés. Elle parvient à entraîner Yoko à sa suite afin de libérer son « peuple ». Yoko la suit et part pour Kifa en compagnie de Khany, Poky, Vic, Pol et Rosée.
Tout ce petit monde se retrouve à proximité de Kifa, où l’on découvre une ville passablement abîmée par le virus qui ronge la structure de la cité. C’est là que Yoko va rencontrer Gobol, le maître de la ville et créateur des robots de Vinéa, exilé lui aussi par les dirigeants de la planète.

Cet album est un peu particulier pour moi. On y voit Yoko qui prend très nettement l’ascendant sur Khany qui sort de son rôle d’alter ego pour devenir un personnage plus secondaire. Yoko y acquiert un pouvoir important, via les vaisseaux de Gobol et l’ascendant qu’elle a sur eux depuis son alignement mental sur la Cité de l’Abîme, liée à la ville de Kifa puisque toutes deux créées par Gobol. Dans la série des aventures Vinéennes, ces deux albums se suivent directement, un peu comme si « Les Exilés de Kifa » était la suite des « Archanges de Vinéa », ce qui est parfaitement cohérent dans le déroulement de l’intrigue (en gros, on reprend les choses là où elles en sont restées et on en tire les conséquences)
Pour le coup, j’ai toujours eu plus de mal avec cet album que je trouve plus complexe et moins lisible que les autres. Pourtant, c’est un peu grâce à lui que je suis revenue à l’écriture, puisqu’il a inspiré ma première nouvelle publique, publiée sur un site internet dédié à la série.

Du point de vue graphique, ce que j’avais remarqué depuis deux albums est accentué ici. Les visages, en particulier, ont changé, notamment celui de Khany, plus creusé qu’auparavant, avec des yeux plus grands. J’ai une impression de dessin moins fin, mais aussi de confusion à certains moments. L’atmosphère dégagée par l’album est plus oppressante, même si le travail sur les couleurs et les décors est toujours aussi impressionnant. Kifa est un monde froid, mécanique et mort, et cela transparaît aussi bien dans l’histoire que dans le dessin. C’est donc, là encore, une réussite graphique, puisque le dessin participe pleinement au message que l’auteur veut faire passer. Pour ma part, cet album-là me laisse un goût étrange, malgré ses très grandes qualités...

Paru aux éditions Dupuis, 1991. ISBN : 2-8001-1748-6

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