mardi 23 septembre 2025

Thorgal, tome 15 : Le Maître des Montagnes, de Grzegorz Rosinski et Jean Van Hamme


Les aventures de Thorgal semblent suivre, au moins au début, un schéma identique qui se répète selon différents cycles. On peut déjà en distinguer deux : les tomes 1 et 2 qui forment une sorte de prologue au premier cycle (tomes 3 à 6), qui forment une seule et même histoire, suivis d'un « one-shot » centré sur l'enfance de Thorgal, puis un épisode seul, un peu isolé dans l'ensemble, où on reprend une vie un peu plus « normale » après une longue et éprouvante aventure, Alinoë. Ensuite un album d'introduction, tel le prologue à une nouvelle aventure qui s'étend sur 4 nouveaux albums, (le « cycle de Qâ »), suivi là encore d'un album de transition, « Aaricia », centré sur l'enfance d'Aaricia, avant un nouvel album isolé, qui introduit un nouvel arc, ici, « Le Maître des Montagnes ». C'est sans doute très peu utile de savoir ça, mais j'aime bien rechercher les tenants et aboutissants dans les structures narratives... même si ça ne sert à rien !

Donc ce quinzième album est un peu à part dans l'histoire de Thorgal. On retrouve d'ailleurs ce dernier seul (dans « Alinoë », c'était Aaricia qui était seule avec Jolan sur leur île). Thorgal est en route pour l'île, justement, où il doit retrouver son fils et sa femme, dont on apprend ici qu'elle est enceinte. L'histoire de cette famille hors normes se poursuit. Sauf que là, justement, les choses se compliquent quelque peu : Thorgal est pris dans une sorte de boucle temporelle. Ou plutôt, il arrive dans une vieille maison, par hasard, et il y rencontre un jeune homme, Torric, qui lui dit s'être évadé de chez Saxegaard, le « Maître des Montagnes », un personnage cruel qui n'hésite pas à recourir à l'esclavage et au meurtre pour arriver à ses fins. Dans la bergerie où Thorgal et Torric ont trouvé refuge (la scène se passe en hiver), Thorgal a trouvé une mystérieuse bague qu'il met dans sa poche avant d'opérer Torric, gravement blessé à la main, et que Thorgal se propose d'amputer de deux doigts afin d'éviter la gangrène qui ne manquerait pas de se développer s'il ne faisait rien. Il sauve ainsi la vie du jeune homme, mais ce n'est que le début d'aventures étranges : le lendemain, pris par la peur d'être retrouvé par les hommes de Saxegaard, Torric prend la décision de quitter Thorgal en lui volant son cheval, mais ce dernier le surprend au moment où il allait partir. Torric évite également à Thorgal d'être blessé lorsque le toit de la bergerie s'effondre... et les deux hommes se retrouvent au même endroit, mais en plein été... La bergerie est intacte et une jeune femme, Vlana, en sort en les menaçant de son arme.

Voici le début de cette aventure quelque peu hors-norme dans la saga, faite d'allers-retours dans le temps, et où les auteurs parviennent à créer une histoire d'où les paradoxes temporels semblent absents (ce qui est un vrai tour de force, il faut bien le dire, tant les histoires de voyages dans le temps peuvent être compliquées à mettre en œuvre si on a pour objectif de leur conserver leur crédibilité...).

Ce tome est sans doute l'un de mes préférés. Le personnage de Vlana est très riche, intelligent et altruiste, c'est une femme de caractère qui aime mais sait aussi s'effacer pour le bien d'autrui... Un personnage féminin magnifique, une sorte d'anti-Kriss de Valnor qui, elle, est parfaitement détestable. Et ça fait du bien de rencontrer un personnage de cette trempe !


Paru aux éditions Le Lombard, 1989. ISBN:02-8036-0754-9


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